SIX QUESTIONS A FRANCK HAMON
I. – Quand et comment l’idée de ce projet a-t-elle vu le jour?
J’ai toujours été passionné par les voitures et les garages m’ont toujours fait rêvé. Je me suis dit qu’un jour, si l’occasion se présentait, j’aimerais bien avoir un garage automobile, pour être pleinement dans l’ambiance de la voiture, de la mécanique et de tout ce qui gravite autour. Aussi, lorsque j’ai vu ce garage fermé depuis des années, j’ai pensé « c’est dommage, ce serait bien de lui redonner vie, de créer un endroit convivial où l’on puisse communiquer et se sentir bien ».
J’ai donc contacté la famille PINEAU qui m’a répondu « on verra ». Et puis un jour, ils m’ont appelé en me disant « si vous voulez, il est à vendre » et je l’ai acheté.
En 2012, j’ai transformé un immeuble en appartements conventionnés avec des loyers très attractifs (environ 5 euros / m2 ). Pour cette opération, une communication a été mise en place (porte ouverte) par des étudiants. De nombreuses demandes ont suivi dont une un peu particulière émanant d’artisans: « Il est dommage que la même chose n’existe pas pour des locaux professionnels en centre-ville ».
Dans un deuxième temps, une rencontre avec une artiste de rue et graphiste, mandatée par la ville pour animer le 40 rue des Halles, « Le Garage » (ex Briconautes), m’a permis d’imaginer ce lieu, tel qu’il est aujourd’hui.
II. – On voit que tu t’impliques énormément à tous niveaux, aménagements, réhabilitation du lieu, etc… Pourquoi ? Quelles sont tes motivations ?
Ma principale motivation est surtout de réaliser des projets qui ont un sens et qui m’intéressent. Quand on est impliqué dans un projet, on le cerne mieux, on s’imprègne de l’ambiance et à mon avis, c’est de cette façon que l’on arrive à faire des choses humainement intéressantes. Si on ne s ‘implique pas, si on est détaché, que l’on voit ça de loin, on s’éloigne un peu des attentes des gens. En s’investissant personnellement, on est vraiment au cœur du sujet.
III. – As-tu reçu beaucoup de demandes de personnes voulant intégrer le site ?
Oui, énormément, plus de 100. En général, lorsque je me concentre sur un projet, j’essaie de répondre à une demande. Je fais donc une étude de marché, j’écoute les gens et en fonction de leurs réponses, j’essaie d’avoir des projets qui correspondent à leurs attentes. Les personnes qui ont postulé cherchaient un lieu pour travailler, mais également une ambiance, une proximité, une visibilité, à un coût raisonnable.
IV. – Quels sont les critères retenus pour intégrer cet espace ?
L’espace a été déclaré en lieu de création et de salle d’exposition. Donc il fallait avoir des activités gravitant autour de ces deux axes, allier des techniques et des travaux complémentaires. Mais le but principal est de proposer un espace intéressant les habitants de Saint-Nazaire .
V. – As-tu bénéficié d’un « sponsoring » de la municipalité ou est-ce une démarche complètement individuelle ?
C’est une démarche complètement individuelle, mais je suis depuis longtemps en relation avec la municipalité de Saint-Nazaire et la Carène, afin de construire des projets qui s’intègrent à une demande. Je ne fais pas n’importe quoi, n’importe où. Ma démarche est entièrement privée, mais j’essaye ainsi de contribuer au bon fonctionnement de la ville et à son attractivité.
VI. – Pour conclure, quelles sont tes attentes et comment souhaites-tu l’avenir de ce lieu : « Le Garage » ?
Je souhaite que cet endroit devienne un lieu de travail, d’expression, d’échange, agréable et fonctionnel dans lequel on puisse découvrir, apprendre, échanger, s’épanouir, rêver,…
Etc, etc, … Sans toutefois oublier que cet ancien garage automobile fait partie du patrimoine de Saint-Nazaire. Pour cela, il faut que son histoire soit présente au sein du lieu, au travers d’une décoration spécifique.
Merci, Franck !
HISSEZ HAUT
Ce hall paraissant gigantesque
Abrite une charpente métallique,
Tôles croisées comme une fresque
Témoins d’un passé historique.
Elle rappelle un peu les chantiers,
Les soudeurs et les métallos,
Saint-Nazaire, dont les ouvriers
Ont construit tant de beaux rafiots.
Dans cet espace abandonné
Dont on avait oublié l’âge,
Un philantrope a eu l’idée
D’ ériger ce lieu : «Le Garage».
Franck est un peu notre bosco
Tout en haut, dans le nid de pie
Il a fait un sacré boulot
Et l’ équipage le remercie.
Artistes, artisans de tous poils
Ont embarqué sur ce bateau,
Ont pris le vent, drissé les voiles;
«Le Garage» est un beau vaisseau.
Jean-Philippe Hemery (25/08/2015)