Delphine Coutant et sa chorale « Les qu’ont pas d’ nom de la chanson » élèvent leurs voix pour l’école La Chrysalide.
Mère d’un jeune en situation de handicap, Patricia Abellard, psycho-motricienne, s’est trouvée il y a quelques années confrontée à l’absence de solution de scolarité pour son fils. « Nous sommes allés jusqu’en Belgique et avons obtenu une place, mais nous ne nous sommes pas résolus à le laisser là-bas. Certains enfants sont déscolarisés, faute d’accueil. Un des parents doit donc arrêter de travailler, et l’enfant se retrouve désociabilisé. »
Loin de se satisfaire de cette situation, elle décide de lancer un projet novateur, la Chrysalide, une alternative à l’Institut médico-éducatif (IME) et au collège classique. Elle ouvre l’école en 2012, au quartier de l’Immaculée, à Saint-Nazaire. L’école accueille des jeunes de 12 à 18 ans présentant des troubles sévères des apprentissages, dyspraxie, dysphasie ou toutes difficultés perturbant l’accès à l’abstraction. Elle vient d’aménager boulevard Victor-Hugo, en centre-ville. Patricia Abellard, qui dirige l’établissement, nous a proposé une visite de l’établissement : « Tout n’est pas encore installé, nous essayons aussi de faire appel aux bonnes volontés », nous explique-t-elle, Le collège, privé sans contrat, est en effet régi par une association loi 1901 et fonctionne sans aucune subvention. La directrice elle-même est bénévole : « J’ai mon cabinet et je suis présente sur la structure deux journées par semaine, sans compter le travail du soir. » Nous penétrons dans la salle de travail Ce qui frappe immédiatement est le calme serein qui y règne. Sept adolescents manipulent des objets ou dessinent de manière très concentrée.
« C’est l’atmosphère liée à la méthode Montessori, qui favorise le travail sensoriel, c’est la concrétisation de la pensée par le matériel. » Les jeunes gens sont accompagnés par un éducateur et une auxiliaire de vie scolaire. Outre ces séances, les jeunes participent à la vie de l’école. Le midi, ils élaborent les repos et donnent un coup de main en cuisine. Ils peuvent également monter des projets, « nous les amenons à passer des coups de fil, à se renseigner, à leur donner d’avantage d’autonomie ». Et c’est un vrai combat de tous les jours. A la rentrée prochaine, les élèves seront plus nombreux, des parents ayant déjà fait des demandes : « Nous voulons rester accessibles, mais du coup, nous n’avons pas d’équilibre financier. » C’est pourquoi la Chrysalide répond à de nombreux appels à projet et propose un concert de soutien le 31 mars prochain.
La chanteuse nazairienne Delphine Coutant y présentera un spectacle avec sa chorale Les Qu’ont pas de nom, 25 choristes habillés par la jeune créatrice Greta Gely. « C’est grâce à toutes ces actions, que nous arrivons à poursuivre notre chemin », insiste Patricia Abellard. — Adeline Champ, Estuaire No. 1380, mars 2016
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